« Cette période si particulière m'a fait réfléchir et relativiser un tas de choses. Je me suis dit, terminé le superflu, si ce doit être mon dernier album, je ne veux rien y mettre d'inutile, le mot d'ordre est donc : Droit à l'essentiel ! D'où le titre de cet album ».

S’il est vrai que ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement, alors il ne fait aucun doute que cet album s’inscrit parfaitement dans cette démarche tant il personnifie à merveille la quintessence de l’art musical de Fred Chapellier. Conçu, joué et enregistré au cœur d’une période d’un an pour le moins pesante du fait des incertitudes liées au Covid, « Straight To The Point » est un pur joyau, mélange à la fois subtil, racé et efficace en diable d’un blues on ne peut plus classique et d’une soul matinée de R&B plus vrai que nature, portée par des arrangements de cuivres tout simplement sublimes. Il ne fait aucun doute qu’au jeu des comparaisons, le nom de Robert Cray reviendrait plus qu’à son tour pour définir une ressemblance anglo-saxonne. On a connu clairement pire !

Mais rien de surprenant à cela car ceux qui suivent le parcours musical de celui qui est par ailleurs le guitariste attitré de Jacques Dutronc, savent que tout a toujours été chez lui une affaire de nuances. Fred Chapellier n’est pas de ces artistes murés dans des certitudes inébranlables et figées. Il n’est que d’écouter le morceau d’introduction (« Blues On My Radio ») et ses paroles qui résonnent comme un hommage à tous ceux qui l’ont influencé pour s’en convaincre ! Ou encore de constater le choix audacieux d’une reprise de Gladys Knight & the Pips (« I’ve Got To Use My Imagination ») pour comprendre que notre homme n’est pas toujours là où on l’attend, reprenant à son compte tout cet héritage musical pour le faire sien en y imprimant cette touche personnelle qui fait toute la différence.

Comme toujours, Fred Chapellier a fait appel à ses complices « historiques » pour composer et/ou écrire cette merveille d’album. C’est ainsi que tout au long des 12 titres on retrouve les noms de Neal Black sur le très engagé « Mother Earth » (par ailleurs 1er single extrait de l’album), Billy Price notamment sur l’addictif « I’d Rather Be Alone » ou le puissant « Remnants » ou bien encore Alain « Leadfoot » Rivet pour un « Tend To It » et son groove bluesy lancinant « à l’ancienne ». Sans oublier Jimmy Britton à qui a été laissé le soin d’encadrer l’ensemble avec le morceau d’introduction évoqué ci-dessous et celui de clôture (« Basket Full Of Blues »).

Reste l’interprétation comme toujours parfaite, à commencer par ce timbre de voix chaleureux qui est sa marque de fabrique. Au niveau instrumental, Fred Chapellier n’est pas de ces guitaristes qui font dans l’esbroufe mais force est de constater que son jeu tout en nuances et en fluidité en font une référence incontournable. Et même lorsqu’il s’adonne à l’exercice instrumental sur « Juliette » ou un « Racing With The Cops » qui ne cache pas le clin d’oeil appuyé à son maître Roy Buchanan, c’est toujours avec le soucis mélodique chevillé au corps. Ceux qui ne jurent qu’à l’aune de la prouesse technique en seront pour leurs frais tandis que ceux qui ne jurent que par le prisme du feeling seront aux anges ! Un peu à l’image de l’illustration graphique de l’album dont le parti-pris « ligne claire » se joue du superflu pour aller à l’essentiel ! Oui, c’est vraiment cela : « Straight To The Point ! »

“This very special period made me think and put a lot of things into perspective. I said to myself, finished the superfluous, if this is to be my last album, I do not want to put anything unnecessary, the watchword is therefore: Straight to the essential! Hence the title of this album ”.

If it is true that what is clearly conceived is clearly stated, then there is no doubt that this album fits perfectly into this approach as it perfectly personifies the quintessence of the musical art of Fred Chapellier. Conceived, performed and recorded over a period of one year, to say the least, due to the uncertainties linked to Covid, “Straight To The Point” is a pure gem, a mixture that is both subtle, racy and devilishly effective. 'a blues that could not be more classic and a soul matinée of R&B more true than life, carried by arrangements of simply sublime brass. There is no doubt that in the game of comparisons, Robert Cray's name would come up more than in his turn to define an Anglo-Saxon resemblance. We have seen clearly worse!

But nothing surprising in that because those who follow the musical course of the one who is also the official guitarist of Jacques Dutronc, know that everything with him has always been a matter of nuances. Fred Chapellier is not one of those artists walled in unshakable and frozen certainties. You only have to listen to the introductory track ("Blues On My Radio") and its lyrics which resonate as a tribute to all those who influenced it to be convinced! Or to note the daring choice of a cover of Gladys Knight & the Pips ("I've Got To Use My Imagination") to understand that our man is not always where we expect him, taking over on his own all this musical heritage to make it his own by imprinting that personal touch that makes all the difference.

As always, Fred Chapellier called on his "historical" accomplices to compose and / or write this marvelous album. This is how throughout the 12 tracks we find the names of Neal Black on the very committed "Mother Earth" (also the 1st single from the album), Billy Price in particular on the addictive "I'd Rather Be Alone ”or the powerful“ Remnants ”or even Alain“ Leadfoot ”Rivet for a“ Tend To It ”and his throbbing“ old-fashioned ”bluesy groove. Not to mention Jimmy Britton, who has been left to frame the set with the introductory track mentioned below and the closing track ("Basket Full Of Blues").

There remains the interpretation, as always perfect, starting with this warm tone of voice which is his trademark. At the instrumental level, Fred Chapellier is not one of those guitarists who show off but it is clear that his playing, full of nuances and fluidity, make him an essential reference. And even when he devotes himself to the instrumental exercise on “Juliette” or a “Racing With The Cops” which does not hide the wink of an eye pressed to his master Roy Buchanan, it is always with the melodic worries pegged. to the body. Those who swear by technical prowess will be at their expense while those who swear by the prism of feeling will be over the moon! A bit like the graphic illustration of the album, whose "clear line" bias plays with the superfluous to get to the point! Yes, it really is: "Straight To The Point!" "